Depuis la nuit des temps, pour le meilleur et pour le pire, le cheval a été l’indéfectible allié de l’homme.

Maintenant qu’il n’est plus utile, il est nécessaire. 

     A nous qui n’avons que deux jambes, il en donne quatre, si gracieuses et musclées à la fois ; à nous qui avons perdu nos illusions, il propose l’idéal politique de la force sans violence et de la justice immanente ; à nous qui sommes prisonniers de nos vies modernes, il promet la liberté ; à nous qui vieillissons trop vite, il restitue le paradis perdu de l’enfance ; à nous qui trébuchons chaque jour, il offre, entre terre et ciel, le suprême équilibre. Il est bon avec les faibles et ne passe rien aux fanfarons. Il n’oublie rien de ce qu’on lui a confié. Il nous comprend. Il nous grandit. Il nous augmente. Et on ne sait même pas comment le remercier de tout ce qu’on lui doit.

Jérôme Garcin

Journaliste et écrivain.